Le 4 décembre 1977, le dictateur Jean-Bedel Bokassa, se couronne « empereur de Centrafrique », un petit pays de deux millions d'habitants. Il reproduit, pour l'occasion, le sacre de Napoléon Bonaparte, dans le palais omnisport de Bangui. Tyrannique, sanguinaire, cannibale, Bokassa (1921–1996) devient après sa chute, deux ans plus tard, l'incarnation des excès et des turpitudes de l'Afrique post-coloniale. S'il a cristallisé les fantasmes de l'opinion, c'est à cause des images sidérantes et scandaleuses de son couronnement.