Des «bruits d'images» me parviennent des fenêtres donnant sur la rue Saint-Maur (ancien chemin des pèlerins se rendant à Saint-Denis) et me donnent, soudain, envie d'aller voir de plus près.
Des «images», au même instant, jaillissent du poste de T.S.F., Louis Moreau Gottschalk se met à jouer sur le clavier du passage pour piétons en bas, là, juste en bas de mes fenêtres ; Henri Vieuxtemps fait danser les parapluies sur un vieil air américain et Gaël, en visite, reprend cet air sur sa flûte enchantée.
«Certains naturalistes prétendent que les insectes s'adaptent à la végétation qui les entoure et modifient leur physiologie en fonction», nous dit Louis Moreau Gottschalk ; moi, je prétends que certains cinéastes s'adaptent au spectacle qui les entoure et modifient leur perception du monde en fonction. Assurément je suis de ceux-là, et je me console en pensant que je ne suis pas le seul de mon espèce.