Patrick Berhault, né le 19 juillet 1957 à Thiers (Puy-de-Dôme), grandit au bord de la mer entre Nice et Monaco. Il s'inscrit à 13 ans au Club Alpin Monégasque et commence à grimper avec des copains à la Turbie. Il quitte l'école après la seconde, et se consacre à sa passion pour la montagne et ouvre ces premières voies dans le massif du Mercantour.
En 1978, Patrick Berhault connaît un premier accident en montagne avec son ami Pierre Brizzi, à la suite de la rupture d'une corniche, ils dévalent un couloir de 814 mètres aux trois Dents du Pelvoux. et ne doivent leur salut qu'à une cordée d'alpinistes qui bivouaquait à proximité du lieu de leur chute. À la fin des années 1970, en compagnie de Patrick Edlinger, il participe à la révolution de l’escalade libre en France. En 1980, il "libère" le premier 7c+ de France. Il pratique aussi le solo intégral de manière confidentielle toujours dans un style basé sur la fluidité et la recherche de l’esthétique gestuelle. Il partagera trois années d’escalade et d’alpinisme avec son frère d'arme Patrick Edlinger, et vivront au jour le jour uniquement pour leur passion entre grimpe et entraînements intensifs.
En 1980, avec Jean-Marc Boivin, ils font le pari incroyable de relier les sommets des Drus et du Fou dans la journée en deltaplane après en avoir gravi la face sud pour le Fou et la directe Américaine pour les Drus. Il réalisera en des temps records, et le plus souvent en solo, les voies les plus dures des Alpes. Le « style Berhault » est né, qui remet en cause bien des usages fondés jusqu'alors sur la lenteur, et une technologie imposante. Il effectue notamment des voies d'envergure dans le Verdon, et "libère" des voies d'escalade considérés comme les premiers 8c de France. À partir de 1985, alors que ses confrères le poussent à la compétition, Berhault refuse la compétition en signant le Manifeste des 192. Admirateur de Rudolf Noureev, il développe une nouvelle discipline : la « Danse-Escalade »; il élabore des chorégraphies et donne des spectacles, notamment au festival de Châteauvallon.
A la même l'époque il s'engage dans l'action sociale en participant à des stages de formation d'escalade pour les jeunes de Vaulx-en-Velin, aujourd'hui le mur artificiel d'escalade de 40 mètres du quartier du Mas du Taureau, porte son nom. Son projet d'une vie à la campagne de « guide-paysan » se concrétise en Auvergne dans ses collines natales du Forez; Il emménage dans une ferme du hameau avec sa compagne et ses 2 filles. Maçon, paysan ou charpentier, il occupe ses journées sans montagne à conduire son tracteur et retaper sa ferme. Au début des années 1990 Patrick Berhault amorce son retour à la montagne, passe son diplôme de guide et forme les aspirants-guides au sein de l'ENSA, et renoue à partir de 1992, avec les ascensions express. Il partage alors sa vie entre des expéditions en Himalaya et Amérique latine, l'ENSA à Chamonix, et le développement de l'escalade en Auvergne. En 1996, il s'opposera à une expédition franco-chinoise controversée au Tibet. Son dernier projet (mars-avril 2004) consistera à enchaîner les 82 sommets de plus de 4 000 m des Alpes, en compagnie de Philippe Magnin. Patrick Berhault fera une chute mortelle le 28 avril 2004, après le 64e sommet, sur l'arête neigeuse entrecoupée de ressauts rocheux dans le massif des Mischabels en Suisse.